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 Rapport du concours 2010.

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F. Pannetier




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MessageSujet: Rapport du concours 2010.   Rapport du concours 2010. Icon_minitimeDim 22 Mai - 12:58

Introduction par le président de l'épreuve TIPE (extraits).


Les examinateurs sont sensibilisés à la qualité de l’accueil qu’ils doivent offrir aux candidats et nous sommes très vigilants sur leurs compétences et leur comportement. Les recommandations se situent toujours autour des termes suivants : souci majeur d’équité, courtoisie de l’accueil, rigueur de l’évaluation et excellence de la tenue. Bien sûr tout n’est pas parfait, nous incitons fortement les candidats à nous signaler tous les manquements à ces principes de base qu’ils auraient pu constater et je remercie ceux qui ont pris la peine de le faire.
Après bientôt quinze ans d’existence, il est bon de rappeler les fondamentaux de l’épreuve et pour cela, il suffit de se référer à la définition de l’épreuve en consultant les termes du JO du 19 mars 1998. Que disent-ils ?

Les T.I.P.E. sont : Travail personnel en situation de responsabilité, entraînement à la démarche scientifique et technologique, appel à l’intelligence des situations concrètes et pratique de l’exposé et du dialogue

Les T.I.P.E. doivent valoriser : La curiosité intellectuelle et le travail en profondeur et l’expression des profils scientifiques variés

Les T.I.P.E. ne sont pas : Ni l’évaluation de la rapidité du réflexe intellectuel (évaluée par ailleurs) ni l’acquisition de connaissances disciplinaires supplémentaires

Le candidat doit avoir développé : L’ouverture d’esprit, l’initiative personnelle, le décloisonnement des disciplines, l’esprit critique, les capacités d’exigence, d’approfondissement et de rigueur, l’aptitude à l’imagination expérimentale et l’aptitude à collecter l’information, l’analyser, la communiquer

Les compétences testées doivent être les suivantes : La mise en évidence et formulation d’un problème, l’observation et analyse d’un phénomène, l’observation et analyse d’un système industriel, la recherche et l’exploitation d’une documentation, la préparation et réalisation de dossiers et d’exposés, l’examen et discussion de solutions, la justification des choix effectués, l’utilisation d’outils théoriques et expérimentaux et le développement d’arguments en entretien scientifiques.

L’analyse des résultats montre qu’il existe une certaine corrélation entre les notes attribuées à la partie C et celles attribuées à la partie D. il n’y a pas lieu de s’étonner que le candidat brillant soit excellent partout alors que le candidat démotivé ne soit bon nulle part. Cependant l’un des objectifs des T.I.P.E. est de détecter des talents autres que ceux repérés par les autres épreuves et qui sont susceptibles de s’épanouir au sein des formations d’ingénieur. Une étude poussée des comportements montre que dans ce domaine, les deux parties C et D sont parfaitement complémentaires.

Les candidats semblent maintenant bien préparés pour affronter l’épreuve. Malheureusement certaines prestations se révèlent encore être le résultat d’un travail tardif, bâclé et dont les répétitions n’ont manifestement pas eu le temps d’exister. Le sujet C mérite d’être parfaitement maîtrisé mais l’acquisition de cette maîtrise requiert de la maturation qui ne peut s’exprimer qu’avec du temps. Certaines prestations ont étonné les examinateurs par la piètre qualité et la teneur déroutante des transparents qui servent de support à la présentation du candidat.

Certains candidats manifestent une frustration du fait qu’ils ne disposent que de 10 minutes pour présenter le travail étalé sur une année (??) à temps partiel. Il convient de préciser que l’épreuve est une préparation au métier d’ingénieur et (ou) de chercheur. Chacun sait que le travail d’une thèse (3 ans à temps plein) doit être présenté en 40 minutes lors de la soutenance. Il est rare que dans les congrès scientifiques, l’auteur d’une communication dispose de plus de 15 minutes pour présenter un travail autrement plus conséquent qu’une préparation de T.I.P.E..

Le rôle de la fiche synoptique est à la fois simple et essentiel : il s’agit, pour le professeur encadrant d’attester que le travail décrit sur la fiche est bien celui de son auteur, toute autre interprétation ne peut qu’entrainer des effets pervers. Tout refus de validation peut conduire à une sanction qui va jusqu’à la note zéro à la partie C. Chaque candidat titulaire d’une fiche non validée fait l’objet d’une enquête contradictoire.

Certains professeurs encadrants s’étonnent, voire s’indignent, lorsque la note attribuée à un de leurs élèves ne correspond pas au sérieux du travail effectué dans l’année. Il faut savoir que c’est la prestation qui est notée. Il n’existe pas de barème précis pour chacune des facettes, mais chaque examinateur s’attache à ce qu’elles soient toutes prises en compte. Les compétences académiques sont évaluées par ailleurs alors que dans l’épreuve T.I.P.E., elles ne constituent qu’un élément parmi d’autres. Il ne faut donc pas s’étonner qu’un élève qui a fait un bon travail mais qui n’a pas su le montrer soit évalué à la baisse.

Le candidat ne doit pas se formaliser lorsque le sujet de la partie D proposé se révèle de très haut niveau. Le jury sait faire la part des choses. Il n’existe pas de sujet incompréhensible du début à la fin (si certains sujets proposés peuvent l’être, ils ne sont pas retenus). Évidemment, il est difficile d’obtenir une centaine de sujets de même niveau, cependant, les jurys et les Responsables Pédagogiques savent gérer ce problème.

La notice recommande de n’apporter aucun objet, cette recommandation doit être désormais rigoureusement respectée. La production d’un tel objet devant les examinateurs pourra dorénavant être sanctionnée.

La valeur ajoutée est un élément essentiel dans l’évaluation du candidat. Sa définition précise est difficile et varie au cas par cas. Elle peut se mesurer par la différence entre ce que le candidat a produit et ce qu’il a reçu. L’ouverture vers le monde industriel et l’expérimentation ne sont pas obligatoires, mais dans bien des cas, elles peuvent constituer un atout majeur lorsqu’elles sont réelles et bien développées.

Rappelons aussi que le travail en groupe est prévu dans les textes mais que l’évaluation est individuelle. Chaque candidat ayant travaillé en groupe avec un ou plusieurs camarades doit savoir à la fois le déclarer honnêtement et replacer son travail dans le cadre plus général du groupe ; surtout il doit expliquer précisément quelle a été sa contribution personnelle. Les examinateurs ont aussi remarqué que certains candidats ont manifestement eu un rôle moteur dans le groupe tandis que les autres étaient réduits à celui de simples exécutants, parfois que moyennement au courant de l’ensemble du travail du groupe auquel ils participaient. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que des candidats ayant travaillé « ensemble » puissent avoir des notes nettement différentes ! Les examinateurs ont même remarqué que certains candidats présentaient un travail personnel identique ou presque à celui d’un autre candidat (ou de plusieurs !) tout en prétendant qu’il s’agissait d’un travail « personnel » qu’ils avaient réalisé seul(e) ! Il s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de tricherie !


Dernière édition par F. Pannetier le Dim 22 Mai - 13:03, édité 1 fois
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F. Pannetier




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MessageSujet: Re: Rapport du concours 2010.   Rapport du concours 2010. Icon_minitimeDim 22 Mai - 13:02

Rapport du responsable pédagogique pour la physique.

Le travail personnel à mener par les candidats devait cette année s’appuyer sur « Surfaces et Interfaces », dans toutes les acceptions. Le domaine offert à un traitement en physique était donc immense.

Les examinateurs ont ainsi pu entendre nombre d’exposés portant sur les gouttes, la mouillabilité, les effets de tension de surface … S’il est clair qu’il s’agit là d’un sujet important et correspondant parfaitement au thème, on peut aussi remarquer que chaque examinateur a probablement eu la joie de s’entendre expliquer les mêmes notions et d’avoir vu les mêmes schémas d’expériences plusieurs (dizaines de) fois en quatre semaines d’interrogation. Du point de vue de l’élève, il devient alors difficile de se démarquer et de mettre en avant une véritable valeur ajoutée. On mesure ainsi le risque pris par le candidat moyen ou peu inspiré. La comparaison s’établit forcément et la moindre faille, la plus petite hésitation sur un concept déjà entendu 10 fois prend tout de suite la marque d’une maîtrise approximative voire d’une simple reproduction d’expérience de travaux pratiques de lycée ou d’école d’ingénieur. En tous les cas, il est permis de penser que l’investissement était insuffisant. Cela peut paraître injuste mais, indépendamment du travail effectivement fourni au cours de l’année, ce que le jury doit estimer c’est la qualité de ce qui lui est présenté au moment de l’interrogation. L’examinateur est alors amené à se demander où se trouve l’initiative personnelle. Et si l’encadrement est manifestement présent, en quoi consiste le travail effectif ? Inutile de dire que lorsque le binôme d’examinateurs est amené à un tel questionnement, la notation ne côtoie que rarement les sommets.

Il faut que, sans s’aventurer dans les sujets trop pointus qu’il ne peut maîtriser, le candidat veille à se démarquer. Il s’agit d’un concours, Diantre ! Il est certes, sans doute, plus risqué de s’engager dans une simulation ou une expérience originale. Ceci demande un investissement plus poussé, tant du point de vue de la recherche bibliographique que de la mise en œuvre. Les résultats sont parfois inattendus et peuvent susciter quelques interrogations sur la pertinence du modèle, la nature des approximations ou les causes d’erreurs de mesure. Mais n’est-ce pas là justement ce que la formation à l’épreuve des TIPE vise à faire émerger ? Se démarquer d’un TP « clef en main » ou d’une simulation « tracé de courbe », c’est forcément se donner l’occasion d’apporter une réflexion personnelle car l’expérience ainsi vécue sera elle-même inédite. Les erreurs seront peut-être, en elles-mêmes, originales, mais là n’est pas le plus important. Ce qui est essentiel, et nous l’avons déjà rappelé de nombreuses fois par le passé, c’est que le questionnement qu’elles engendrent, les réponses qui leur sont apportées, l’analyse critique qu’elles devront immanquablement faire naître, seront très naturellement personnelles et « par la force des choses », pourrait-on dire, elles créeront une précieuse valeur ajoutée. Pour résumer, ce que l’on demande à un ingénieur ce n’est pas d’être capable de vérifier que, partant de la même équation, son ordinateur trace bien la même courbe que celle trouvée dans les livres ou, qu’en appuyant sur le même bouton, il mesure bien la même chose que les 10 personnes qui l’ont précédé. Ce qu’on lui demande c’est d’avoir une réflexion personnelle, d’apporter un point de vue pertinent, de savoir réagir face à l’inattendu, de savoir trouver des solutions. Le candidat doit se donner une chance de montrer, à son niveau, qu’il possède déjà cette aptitude.

Fort heureusement, les candidats fortement investis, soucieux d’adopter une approche originale sur un sujet qui l’est moins, ou encore, les élèves qui ont embrassé une thématique nouvelle sont encore nombreux. Les examinateurs, toujours à l’affut d’une occasion de s’instruire, voire de s’émerveiller, leurs en sont généralement très reconnaissants…
L’analyse du document scientifique a cette année permis aux candidats d’exercer leur talent sur des textes traitant des étoiles céphéides ou de la résistance hydraulique (voir les exemples de sujets) mais aussi d’ampoules lumineuses, de cape d’invisibilité, de la diffusion de rayons X sur des particules de suie, de réacteurs nucléaires à eau pressurisée, du transport d’oxygène sur Mars, du frittage de céramiques, de coronographes, de tomographies ou de surfaces photovoltaïques.

Cet inventaire, qui ne doit pas grand-chose à Prévert, doit en revanche beaucoup aux examinateurs qui en sont souvent les auteurs. Ces documents sont inspirés par leurs travaux de recherche ou leur simple curiosité, glanés alors au gré de leurs découvertes dans l’abondante bibliographie scientifique. Ces textes, pour scientifiques qu’ils sont, possèdent des travers que n’ont pas les livres de CPGE : ils ne sont pas formatés. Ils reflètent la diversité de la littérature scientifique : extrait de livres de spécialistes, de vulgarisation, chapitres de thèse de doctorat, rapports scientifiques de sociétés savantes, articles traduits de revues internationales, notices techniques, rapports d’expériences, encyclopédies spécialisées, ou agrégations de plusieurs de ces sources. Tous sont en revanche prévus pour être lisibles et exploitables en 2h15 de préparation. S’ils paraissent trop longs, il est indispensable de faire des choix, s’ils semblent trop courts, il faudra les alimenter par un apport tiré de sa culture personnelle. Dans tous les cas, ils offrent la possibilité de construire un exposé personnel, pédagogique et original. On observe néanmoins un travers similaire à celui évoqué dans le paragraphe précédent consacré au travail mené pendant l’année. Encore trop de candidats tentent de « sauver les meubles » en adoptant une stratégie visant à paraphraser le texte, à reprendre la structure à l’identique sans essayer de créer un point de vue ou de laisser percer la moindre appropriation. Il est nécessaire que l’aspirant ingénieur montre qu’il peut extraire les principes physiques essentiels, qu’il sait interpréter la courbe importante ou qu’il peut isoler le dispositif clef de l’expérience. Le but de l’épreuve, comme encore beaucoup de candidats semblent le croire, n’est pas de tester une capacité à faire tenir l’ensemble d’un document scientifique sur un exposé de 10 mn. Ce que les examinateurs attendent c’est qu’on leur présente le texte sous un jour nouveau, qu’il soit enrichi, interprété, en deux mots qu’il ait « changé d’auteur ».
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F. Pannetier




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MessageSujet: Re: Rapport du concours 2010.   Rapport du concours 2010. Icon_minitimeDim 22 Mai - 13:10

Rapport du responsable pédagogique pour la chimie.

Les deux examinateurs ne font pas partie des professeurs de CPGE et contrôler la maîtrise du programme par le candidat n’est pas leur objectif principal. En revanche, ils ont l’expérience du travail en laboratoire et parfois de l’industrie. Ce qui leur est demandé est d’évaluer l’intérêt que peut avoir une École d’Ingénieurs à admettre le candidat comme Élève Ingénieur, avec un maximum de chances d’en faire un bon ingénieur trois ou quatre ans plus tard, voire même, dès l’entrée, un élève-ingénieur « en apprentissage ». On peut donc comparer cette épreuve à une sorte d’entretien d’embauche. Certains candidats semblent dédaigner cet aspect des choses et viennent avec comme objectif d’en mettre plein la vue aux examinateurs, tandis que d’autres viennent là « parce qu’il faut bien » (on a parfois l’impression que certains candidats n’avaient pas envisagé d’avoir à passer l’épreuve, et ceci jusqu’au mois de mai), et qu’ils ne viennent passer l’épreuve que contraints et forcés mais que cela ne les intéresse pas vraiment, et cela se sent ! D’autres candidats ont par ailleurs une tenue vestimentaire très négligée, peu respectueuse pour leurs interlocuteurs, et qu’ils n’auraient sûrement pas s’ils se présentaient à une École de commerce ! Des examinateurs frustrés, dépassés, énervés par une « présentation de spécialiste » qui ne les émerveille pas, au contraire, ou assommés par une présentation soporifique, sont peu motivés pour mettre une bonne note !

En revanche, certains candidats savent montrer leur motivation, leur dynamisme, leurs capacités d’autonomie mais aussi leur capacité à travailler avec d’autres personnes (chercheurs, personnels de laboratoire, …), ainsi que leur aptitude à analyser rapidement un texte scientifique plus ou moins ardu ; ils éveillent l’intérêt des examinateurs qui sont alors enclins à les récompenser par une bonne note.


Remarques concernant la partie C.
On reproche parfois aux CPGE de détourner les élèves du chemin de la Recherche. C’est pourtant bien à l’occasion des TIPE que ces élèves peuvent s’en approcher. Bien sûr, un travail de TIPE a très peu de chances d’atteindre le niveau de sophistication d’un projet de recherche fondamentale ou appliquée mené par une équipe bien aguerrie. En revanche, le cadre est tout à fait adapté pour s’initier à la méthodologie de la recherche, mais à condition de le vouloir.

Cela commence pour les élèves par le choix du sujet, à partir de la fin de l’année précédente. Un certain nombre d’excellents travaux proviennent d’une passion du candidat (instrument de musique, un article lu sur une nouvelle méthode de recherche du pétrole, …) ; d’autres ont leur origine dans une visite, une rencontre, l’observation d’un objet comme par exemple une digue. Un sujet trop sophistiqué ou trop pointu risque de ne pas pouvoir être maîtrisé par le candidat qui sera très probablement incapable de l’expliquer aux deux examinateurs, alors qu’un sujet moins ambitieux lui aurait permis de mieux se mettre en valeur. Ce qui compte, c’est ce que l’élève pourra présenter au bout de son année de travail, de même que, dans une course automobile, ce qui compte n’est pas le coût ni le degré de sophistication du véhicule, ni les prouesses dont est capable le pilote, mais le temps que ce dernier aura mis à parcourir le circuit ! Un certain nombre de candidats disent avoir été très conseillés par leur Professeur, voire avoir choisi sur une liste. Cela peut effectivement aider le candidat à s’orienter vers un sujet pour lequel il trouvera plus facilement un soutien logistique sur place, au lycée, ou auprès de chercheurs, ou industriels avec lequel ses professeurs sont déjà en contact, mais ces listes doivent être seulement informatives et non limitatives !

Rappelons aussi que le travail en groupe est prévu dans les textes mais que l’évaluation est individuelle. Chaque candidat ayant travaillé en groupe avec un ou plusieurs camarades doit savoir à la fois le déclarer honnêtement et replacer son travail dans le cadre plus général du groupe ; surtout il doit expliquer précisément quelle a été sa contribution personnelle. Les examinateurs ont aussi remarqué que certains candidats ont manifestement eu un rôle moteur dans le groupe tandis que les autres étaient réduits à celui de simples exécutants, parfois que moyennement au courant de l’ensemble du travail du groupe auquel ils participaient. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que des candidats ayant travaillé « ensemble » puissent avoir des notes nettement différentes ! Les examinateurs ont même remarqué que certains candidats présentaient un travail personnel identique ou presque à celui d’un autre candidat (ou de plusieurs !) tout en prétendant qu’il s’agissait d’un travail « personnel » qu’ils avaient réalisé seul(e) ! Il s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de tricherie !

Dans tous les cas, ce choix est une des premières Initiatives de l’élève, et il est nécessaire qu’il se pose la question : est-ce que je vais pouvoir réaliser un travail personnel et scientifique sur ce sujet ? Est-ce que ce sujet implique des moyens matériels coûteux ou difficilement accessibles ou avec des délais de livraison incompatibles avec l’échéance de la validation fin mai, avec la disponibilité de diverses personnes (chercheurs, industriels, …) ? Sinon, est-ce qu’on peut le recadrer afin de le rendre réalisable dans les délais impartis ? Là aussi, l’expérience de ses professeurs lui sera infiniment précieuse !

Un point d’étonnement de la part des examinateurs concerne les candidats qui font part d’un travail dont « ils ne peuvent pas présenter les résultats à cause de la confidentialité ». Que dirait-on d’un apprenti pâtissier qui aurait fait un excellent gâteau mais qu’il ne pourrait pas présenter « à cause de la confidentialité ». Les candidats à l’épreuve de TIPE sont évalués sur ce qu’ils présentent et comment ils le présentent ! S’ils ne présentent pas les résultats de leur travail, c’est comme s’ils n’avaient pas effectué ce travail.

Il s’agit alors d’entreprendre le travail (bibliographie, modélisations, expérimentation, …) avec une méthodologie scientifique.

La bibliographie doit être complète : avec la mention des références complètes des documents consultés, mais sans bien sûr y consacrer trop de temps. C’est un préliminaire au travail et non l’objectif principal. Rappelons d’ailleurs que le but de la présentation d’une bibliographie est de permettre au lecteur de pouvoir se reporter aux documents consultés. Les références doivent donc être correctement écrites et complètes (date de consultation pour les sites internet, par exemple).

Les contacts extérieurs sont une bonne chose. En revanche, les élèves doivent savoir ne pas se décourager si on ne leur répond pas à leurs premiers messages mais, au contraire, persévérer : rappeler une ou deux semaines plus tard (penser à Napoléon, à Waterloo, pendant qu’il attendait Grouchy !) : ce qui est impossible un jour peut devenir possible quelques semaines plus tard, (et vice versa) ; un premier message peut avoir été perdu (courrier égaré, e-mail en panne, …). Il est donc nécessaire de commencer le plus tôt possible, et de planifier le travail (visites, travail dans un laboratoire y compris celui du lycée) le plus tôt possible, et de savoir persévérer. Il faut également penser aux délais de livraison (sans oublier les périodes de fermeture du service des commandes !), aux périodes de fermeture des sites industriels ou universitaires ou des périodes de vacances (et aux congrès, missions, remises de projets, de rapports, …) des personnes qu’on veut contacter. Un contact extérieur est une bonne chose mais à condition d’être bien exploité et de ne pas apparaître comme une démarche imposée ou alibi : les examinateurs se posent toujours la question : « qu’est-ce que le candidat a su tirer de ce contact ou de cette visite ? Quelle valeur ajoutée y a-t-il apportée » ?

Un travail de modélisation peut être entrepris, mais il ne s’agit pas de faire des calculs pour les calculs, de rentrer des données numériques dans un programme et le faire tourner sans savoir ce que l’on recherche vraiment ; il faut au contraire expliquer les conditions à tester, les contraintes à respecter, les résultats escomptés,…

Le sujet peut avantageusement mener à une expérimentation. Là encore, il est nécessaire de bien définir le but de cette expérience et le protocole expérimental. En chimie, l’expérience peut être une synthèse ; dans ce cas, il est nécessaire de justifier les conditions expérimentales (au moins à la lueur des connaissances du programme), puis de caractériser le produit obtenu et de calculer le rendement. Un chercheur ne doit jamais donner un résultat sans indiquer la précision des résultats numériques ; de même, il est toujours amené, quand il en a la possibilité, à vérifier la reproductibilité des résultats obtenus. Dans tous les cas, les futurs ingénieurs et chercheurs seront soumis à la dictature des « normes de sécurité ». La moindre des choses est qu’ils indiquent comment, dans leur travail, ils ont tenu compte des impératifs de sécurité. Une fois les résultats obtenus, il est nécessaire de bien les interpréter et enfin d’en tirer une présentation claire et didactique. Cette épreuve est uniquement orale et il est inutile d’apporter un rapport pour le donner au jury. Par contre, il est certain que d’avoir tenu soigneusement un cahier de laboratoire ne peut qu’aider l’élève dans sa démarche expérimentale. Les deux écueils qui ont été observés sont d’une part la manipulation trop sophistiquée où l’élève ne peut qu’être observateur passif (une manipulation trop sophistiquée témoigne surtout de la disponibilité du chercheur qui l’a effectuée !), et qu’il ne maîtrise absolument pas et, à l’opposé, le simple TP de CPGE, d’Ecole d’Ingénieur ou d’Université où le candidat se contente de suivre la « feuille de manipulation » ; dans les deux cas, l’élève n’apporte aucune valeur ajoutée au protocole qu’on lui a fourni. Ceci dit, d’excellents travaux on été réalisés dans les laboratoires de recherche, des laboratoires de lycées, ou sur un coin de table à la maison ou dans son garage (pensez aux débuts d’Apple !). En revanche, il est désolant de constater que, dans d’autres cas, l’élève semble avoir travaillé tout seul dans son coin, sans avoir su profiter des conseils de personnes compétentes sur son sujet. En résumé, beaucoup de candidats ont investi énormément de temps dans la préparation de leur TIPE, mais il faut qu’ils n’oublient pas, ensuite, de valoriser ce travail en montrant quel a été leur apport personnel (valeur ajoutée) et la démarche qu’ils ont choisie et suivie. C’est d’ailleurs parfois plus la démarche, l’exploitation des résultats obtenus et comment les candidats ont su valoriser les échecs de certains essais qui permettront aux examinateurs de compléter leur jugement de la valeur du candidat.

On parle parfois de la pluridisciplinarité. En fait, de même que l’on admet couramment que la chimie « moderne » est née le jour où Lavoisier a décidé d’utiliser une balance, de même, il est donc tout à fait légitime d’utiliser une méthode physico-chimique pour suivre une réaction, caractériser un produit ou la pureté ; mais il ne faut pas en faire un élément important de son exposé si la méthode a eu un rôle secondaire et, surtout s’il s’agit d’une méthode très sophistiquée et qu’on ne la maîtrise pas. Les scientifiques détestent les gens qui parlent de choses qu’ils ne savent pas.

Ce travail mène tout naturellement à la rédaction d’une fiche synoptique. Qu’est-ce que les examinateurs en attendent ? En général un plan, un bibliographie, un petit historique des contacts et surtout un résumé suffisamment clair et précis du travail effectué par le candidat pendant l’année écoulée ( !) pour que, la signature du Professeur l’attestant, il n’y ait pas de doute, pendant l’épreuve, sur l’authenticité du travail que le candidat dit avoir effectué lors de la préparation de son TIPE pendant l’année écoulée. Il faut que le résumé soit suffisamment précis car « j’ai fait de la bibliographie, quelques visites, puis une synthèse et des mesures physico-chimiques » s’applique à beaucoup de travaux, et il ne faut pas s’étonner, alors, que les examinateurs questionnent pour essayer d’en savoir plus !

Pour la présentation orale, il est préférable d’avoir préparé des transparents en nombre raisonnable et de qualité correcte. Inversement, présenter 30 transparents denses en 10 mn est une bonne manière de montrer qu’on ne sait pas faire un exposé : au bout d’une dizaine de transparents, les examinateurs sont étourdis, assommés et non émerveillés. Préparés sur ordinateur ou à la main, il faut que ces transparents soient propres, écrits avec des caractères de taille suffisante pour pouvoir être lisibles par le jury, et en évitant les encres claires (jaune, vert pâle), pour la même raison, et pas surchargés. La rédaction de ces transparents sera l’occasion pour le candidat de montrer qu’il maîtrise bien son sujet et sait faire une présentation claire (c’est ce qu’il est censé avoir appris pendant sa première année de CPGE).

Parfois, ou plutôt toujours, les élèves ont rencontré des échecs dans leur travail. Il faut bien savoir que les échecs sont une partie normale d’un travail de recherche et que c’est en analysant les causes de ses échecs et en en tirant de nouvelles idées et de nouvelles stratégies qu’on fait avancer un travail de recherche. Dans la fiche synoptique, au moins, il faut présenter tout le travail effectué, puis, lors de l’exposé, montrer qu’on a su analyser les expérimentations (modélisations, …) et tirer profit des échecs. Quand un candidat occulte les parties qu’il considère comme ratées, les examinateurs ne sont au courant que du travail présenté, considèrent en général que le candidat « n’a pas fait grand-chose ! » et notent en conséquence. Ils apprécient par contre les candidats qui savent prévoir leur travail pour éviter ces ratés ou qui, au contraire, savent rebondir sur leurs échecs. Il n’est bien sûr pas conseillé à un candidat de faire un exposé « linéaire ». Au contraire le jury saura apprécier un exposé où le candidat met l’accent sur les points de son travail qui lui semblent les plus importants.

Dans la discussion il arrive souvent que les examinateurs demandent des précisions sur les conditions expérimentales d’une synthèse, d’une modélisation ou sur les conditions d’une visite. Il ne s’agit pas de remettre en question ce qui a été attesté par le Professeur sur la fiche synoptique. En revanche, il est tout à fait normal de la part d’un enseignant qui a à juger d’un projet de recherche, de voir si l’étudiant a bien maîtrisé tous les aspects de son sujet. Cela permet aussi de voir jusqu’où l’étudiant, ou ici le candidat, s’est impliqué dans son travail.

En conclusion de cette partie, les examinateurs ont pu ainsi apprécier un bon nombre de travaux de grande qualité où les candidats ont montré leur esprit d’initiative, leur dynamisme, leur rigueur intellectuelle, leur maîtrise de ce qu’ils présentaient et mis en valeur leurs qualités d'expérimentateur ; à l'opposé, un nombre encore trop important de candidats ont manifestement travaillé "à l'économie" et en considérant le TIPE comme un pensum dont il se seraient bien passés et dont ils se débarrassent en quelques semaines, voire en quelques jours, entre l’écrit et l’oral ! On peut mentionner enfin que, à la sortie de l’épreuve, des candidats nous ont dit avoir été parfois surpris du rythme très rapide des questions/réponses. Pour un candidat qui maîtrise bien son sujet, cela ne doit pas poser de problème, et dans leur future carrière, cette aptitude à réagir rapidement leur sera précieuse.

En ce qui concerne les dossiers D, ils portaient, comme les années précédentes, sur une large gamme de sujets. Citons comme exemples de sujets :
- Dépôts électrochimiques
- Photocatalyse et dioxyde de titane
- Physico-chimie des bulles de champagne
- Lutte contre les taches et les salissures sur tissu
- Utilisation de la spectroscopie infrarouge ATR
- Surface spécifique des milieux divisés

Les dossiers proposés avaient des longueurs et des difficultés variables, tout en restant dans des limites raisonnables. Mais on peut rappeler aux candidats qu’ils ne doivent pas se décourager, comme on le voit parfois, quand le dossier leur semble "trop dur", ni traiter à la légère un dossier qui leur semble "facile". L'étude des notes montre que les examinateurs savent tenir compte de la difficulté variée des dossiers. En revanche, il apparaît effectivement que certains candidats ont tendance à baisser les bras devant la difficulté…

Ce que l’on attend du candidat, c’est une analyse critique du dossier, comme cela est mentionné par d’autres plumes dans ce rapport. Le candidat n’est pas obligé de suivre le plan du dossier, ni les conseils qui lui sont donnés mais, s’il ne les suit pas, il lui est instamment recommandé d’en avertir au préalable le jury. Il n’est pas obligé d’être en accord (ni en désaccord) avec ce qui est présenté dans le dossier, ni d’avoir tout parfaitement compris (dans ce dernier cas, s’il ne sait pas répondre à une question, il ne doit pas hésiter à le dire). En revanche, on attend du candidat qu’il sache dégager les idées scientifiques de base contenues dans le texte, utiliser ses connaissances scientifiques mais aussi son sens du concret, pour replacer le problème dans un cadre plus général ; enfin il est conseillé de faire des calculs simples d’ordre de grandeur si le texte s’y prête. A noter que certains candidats exploitent très mal les figures inclues dans les dossiers.

Certains candidats ont fait des présentations remarquables du dossier qui leur avait été proposé. D’autres ne se sont pas donné la peine, ou n’ont pas été capables de faire une présentation correcte du dossier D ; il reste ainsi trop d’exposés « linéaires » où on a l’impression que le candidat se contente de lire une phrase sur deux ou trois ; ces derniers candidats semblent n’avoir jamais pris le temps de s’entraîner à cette partie D, alors qu’un tel entraînement est censé commencer dès la première année. Les examinateurs ont noté en conséquence. Néanmoins, la grande majorité des élèves que nous avons « interviewés » à la sortie de l’épreuve ont indiqué avoir bénéficié d’une excellent préparation à cette partie D, et cela se voyait en général.

Rappelons enfin que cette épreuve n'est pas un examen mais une épreuve de concours : il appartient donc aux candidats de se mettre le mieux possible en valeur et de fournir aux examinateurs les raisons de choisir de leur mettre une note les classant à un rang élevé par rapport aux autres candidats.

Ce rapport est sans doute un peu long mais j’espère que les remarques et conseils qu’il contient, principalement issus des commentaires des examinateurs, seront utiles à ses lecteurs.
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